lundi 9 décembre 2013

Marathon de Rennes en relais - novembre 2013

Par Céline Despax-Serrat

Je n'ai jamais couru un marathon. Pas encore prête...

Alors, quand mon "coach" m'a parlé d'un marathon en relais, je me suis dit que c'était l'occasion d'en vivre au moins l'ambiance, à défaut de la distance (en individuel).


Décision est donc prise de monter une équipe SFR. Elle sera composée de Françoise, Franck dit champion, Arnaud (le coach en question) et Jean-Marc, ami d'Arnaud et guest-star portant aussi bien que nous les couleurs SFR pour l'occasion (Philippe initialement prévu ayant déclaré forfait pour cause de blessure).


La dream team : JM, Céline, Arnaud, Françoise et Franck


10h15 : départ pour le 1er relais. 8,2 km et c'est Françoise qui commence. 2ème relais (6,1 km) : c'est pour moi. Mon coach avait prévu une allure de 12 kms/heure. C'est quasiment tenu et je laisse ensuite la main (les pieds plutôt) à Franck qui s'élance pour un 10,3 kms. Ensuite, ce sera Jean-Marc pour 7,7 km et pour finir, Arnaud avec 9,895 kms, dont le dernier km parcouru tous les 5, dans Rennes.

Résultat : 2h58'55''. 2ème dans notre catégorie (équipe mixte), 31ème sur 464 équipes toute catégorie confondue. 

Et je retiens de cette expérience un super moment, avec une ambiance de folie dans la voiture (et je ne rentre pas dans les détails techniques pause-pipi!), des arrivées au relais façon "boulet de canon" pour les trois garçons (entre 15 et 16 km/h, ça m'épate quand même) et un dernier kilomètre de fous tous ensemble.
L'arrivée sous l'arche restera pour moi un moment magique. Un jour, c'est sûr, je la franchirai seule cette distance mythique.

Bref, topissime ce marathon en relais : Ou comment transformer un sport individuel en victoire collective !

Pour fêter ça, nous avons testé le champagne de récup et ça marche aussi bien que la bière... 

jeudi 5 décembre 2013

Triathlon Alpe d'Huez - Juillet 2013

Par Arnaud Bernier, notre triathlète rennais


Comme vous le savez sans doute, mon histoire dans ce sport qu’est le triathlon est relativement récente. Et parmi les 3 sports qui composent cette discipline, le vélo est de loin la partie où je me sens le moins à l’aise (comment on appelle ça déjà ? Ah oui, un euphémisme : sportif et avec du vocabulaire).
Alors du coup, Jean-Marc m’a convaincu de choisir comme objectif de la saison sans doute une des épreuves les plus balaises... en vélo. C’est d’une logique déroutante.

Autant vous dire que 4 jours avant le départ, une fois à Bourg d’Oisans, je ne fais pas le fier.
Nous y retrouvons Michel, un copain de Jean Marc. Il a l’air en forme, confiant… Je commence franchement à baliser.

Sur le chemin de l’Alpe d’Huez...
Côté préparation, j’avais décidé de faire plus léger que l’année dernière. Pas en poids de forme, mais en volume d’entraînement.
La motivation a été difficile à retrouver aux mois de février et mars, et réussir à se remobiliser pour repartir sur des semaines de plus de 10 h d’entraînement a été compliqué.
Même le vélo couinait et ne voulait pas sortir, c’est dire.

Les sensations en vélo (là, je parle d’un truc que je connais peu, «les sensations à vélo», vu le rapport que j’entretiens avec cette machine. Mais je trouve que ça fait classe, d’avoir des «sensations à vélo») sont loin d’être terribles. Avril, mai... Jean-Marc, depuis qu’il a troqué son vélo en granit breton pour un vélo carbone, me colle mine sur mine à chaque sortie. Au fond de moi, je commence à douter.
L’heure de la reprise de la compétition a sonné. Ce sera un demi IronMan (1,9 km / 90 km / 21 km) à Saint Aubin du Cormier (presque aussi légendaire et mythique que l’Alpe d’Huez... y’a juste un peu moins de virages, et de hollandais au bord de la route).
Bilan pas top, je ne me sens pas bien.

Ça va se jouer lors de notre week-end «Sport & Moutons» cette préparation.
Le concept, c’est direction les Pyrénées en couples : Jean Marc & son Bianchi, mon Ceepo & moi. Au menu de ces 2 jours, du sport, surtout (finalement, pas le temps pour aller faire la causette aux moutons).
Départ de Noyal le vendredi soir, nuit à Pau, puis journée de samedi passée à grimper le Tourmalet, enchaîné avec la montée à Luz Ardiden. 1h de course à pieds en altitude ensuite, pour se préparer à la dernière partie de notre triathlon de l’Alpe d’Huez. Le lendemain, direction le Col de Marie Blanque pour le grimper des 2 côtés. Ca y est, la confiance est là : les cols sont passés, sur des pourcentages proches de ce qu’on rencontrera au pied de l’Alpe. Et on a réussi à enchaîner avec la course à pieds.
Dernière ligne droite dans la préparation, un second triathlon de préparation à Saint Suliac plus tard, et nous y voilà.

Côté Objectif
Les prétentions tiennent en un mot : finir.
En tentant de prendre plaisir, en jouant à être Bernard Hinault au pied de l’Alpe d’Huez («virage 10, je leur fous une de ces mines, aux belges, vont rien comprendre»).

Soyons honnête, on a beau être des amateurs du beau jeu, il n’empêche, on a un dossard, et le chrono tourne. Alors qui dit chrono, dit objectif de temps.
Après une bonne quinzaine de réunions sur le sujet avec les copains, des heures d’études statistiques et autres retours d’expériences divers et variés, ça donne ça :
ü    natation (2,2 km) : 45 minutes.
ü    vélo (115 km) : 5h30, en essayant d’arriver au pied de l’Alpe d’Huez au bout de 4h00 de vélo
ü    course à pieds (22 km) : 2h00
Ce qui devrait me permettre de figurer dans la première moitié de classement. Allez, tope là.
Va pas falloir se louper.

Natation
A notre arrivée, difficile de ne pas être subjugués, malgré la tension : paysage sublime, le cadre est incroyable. Cette première épreuve se déroulera dans le lac du Verney, d’habitude interdit à la baignade. C’est tout simplement magnifique.

Dans tous les sens du terme, notre âme de poète contemplatif va être sérieusement refroidie. Nos gentils organisateurs nous annoncent la belle et grande nouvelle de la matinée : nous nagerons dans une eau à 14,2°.
Pas le choix, il faut y aller. Et le plus tôt possible. Pour s’habituer, évacuer vite cette angoisse qui monte, et se positionner. Même les bonnets de bain roses dont nous sommes tous affublés nous semblent secondaires : c’est sûr, on est dans la course.

Dernière accolade avec les copains, on se souhaite bonne course, et en route.

Petite idée du départ…




Un coup de corne de brume. Il est 9h30. C’est parti pour une longue journée de sport ! Enfin la moins longue possible.


Un coup de corne de brume. Il est 9h30. C’est parti pour une longue journée de sport ! Enfin la moins longue possible.
2 boucles à faire dans des eaux cristallines. La sensation de nager au milieu d’une carte postale. Une respiration à droite, l’hélico nous survole au raz de l’eau. C’est vraiment incroyable.

Rapide retour à la réalité à la première bouée : une baston dantesque. Il en sera de même à chaque virage. 900 au départ, forcément, ça fait du monde. Un coup d’œil au chrono à la fin de la première boucle : un peu moins de 20 minutes, ça tient la route.

Je laisse aller la seconde boucle : opération plaisir, profitons du cadre, de la chance d’être là. On vit des moments magiques avec ce sport, et là, c’en est un vrai. Magnifique.

Sortie de l’eau en 39’ : la tête tourne un peu. Sophie & les enfants sont là, ça me fait du bien de les voir.


Vélo : LE morceau.
Et quand je dis LE morceau, les quelques heures passées à batailler contre ces routes qui ne cèdent rien me montreront que je suis sans doute en dessous de la vérité.

Histoire de tenter de vous faire partager ce qui nous attend, mes 899 partenaires de promenade et moi, prenons quelques instants pour détailler le parcours.

Ça donne ça, côté grimpette. Avec une légende somme toute assez simple à comprendre : plus la couleur est foncée, plus ça monte.




3 cols ; 115 kms ; plus de 3400m de dénivelé.


Au menu, col de la Morte (15,3 km à 6,5% de moyenne), col d’Ornon (14,5 km à 3,9% de moyenne), et après 100 km, LA montée mythique, l’Alpe d’Huez.
Quelque chose comme 1000m de dénivelé de plus que lors de l’IronMan de Nice l’année dernière en... 65 km de moins. L’équation s’annonce tendue.
Amis néophytes en aventures cyclistes, je vais tenter de vous donner une idée de ce que représente cette montée vers l’Alpe d’Huez.

L’Alpe d’Huez : le mythe du cyclisme.



14 km d'ascension, 8,1 % de pente en moyenne tout au long de la grimpette.
21 virages, portant chacun le nom d’un des grands champions qui s’est illustré sur ses pentes légendaires. Les 2,5 premiers km à plus de 10%, des passages à 13%, dans la fournaise de la vallée, en plein soleil. Aucun répit.
L’histoire du Tour de France fait que le porteur du maillot jaune au soir de l’étape de l’Alpe d’Huez remportera très souvent la victoire à Paris : Jean Robic et Fausto Coppi à l’attaque en 1952, Bernard Hinault contre Greg Lemond.
Un jour de Tour de France, c’est 1 Million de personnes regroupées sur ces 14 km !

L’Alpe d’Huez, c’est un gigantesque stade de vélo.

Revenons-en à la course : je sors du parc à vélo en 44 minutes. Nickel.
Les 25 premiers kilomètres sont en faux plat descendant : le but du jeu est de commencer tout doux. La journée sera longue, inutile de se cramer sur cette portion.
Les missiles britanniques succèdent aux avions belges : c’est sympa ces drapeaux sur les dossards. Je suis à 37 km/h de moyenne en arrivant à Séchilienne, tout va bien : 40 minutes, pile dans le timing. C’est parti pour la première grimpette. Un maître mot : tranquille.

Les jambes sont bonnes, cette partie est agréable, quasiment tout à l’ombre. Je bois, je mange, non-stop, ou presque. Je suis parti chargé comme une mule, mais au moins, les ravitaillements que j’emporte, je suis certain de les supporter. Les lacets s’enchaînent, on discute avec quelques athlètes à l’occasion. En essayant de lever la tête : le terrain de jeu qui s’offre à nous est magnifique, on en prend plein les yeux.


Arrivé au sommet du Col de la Morte : 1h02 d’ascension, tout va bien. Quelques (trop peu) kilomètres de descente, et la traversée de la vallée jusqu’au pied du col d’Ornon sera une succession de passage en faux plat, des petites ascensions casse pattes à souhait, et le tout avec vent de face. Grrrr.
Et moi qui pensais que la partie à la cool, c’était là. Raté. Je viens de m’en souvenir, d’un coup : il n’y a pas de partie à la cool sur ce parcours.
Valbonnais au km 68 : le ravitaillement salé du parcours. Je visais 2h40 là-bas, j’y suis.
A la minute près. Pour fêter ça (non parce que croyez-moi, ça se fête), je déguste la meilleure tranche de jambon blanc industriel mi viande mi flotte du monde. Un régal.


C’est parti pour le Col d’Ornon. Longue ascension sans trop de pourcentage au début, mais une succession de longues lignes droites en plein soleil. Usant. Pas difficile, en soi, mais usant.
Je reste concentré sur ma course. Mon alimentation, et mon chrono, c’est tout. Je tente de garder le rythme, de ne pas trop forcer sur les jambes. Je commence sérieusement à appréhender la dernière grimpette...

Arrivée au sommet. Enfin. 86 bornes de fait, il en reste 30 (bon, c’est la façon positive de voir les choses). 3h45 au sommet, je reste dans les temps : 15 minutes pour faire les 15 km de descente, va falloir trajecter à mort. C’est parti. 

La descente est annoncée technique. Effectivement, elle l’est. Mais pas que : elle aussi splendide. Les voitures me laissent les doubler (sympa), je reviens sur 3 concurrents, l’éclate. 





Arrivé dans la vallée, et un ravitaillement plus tard, nous y voilà : kilomètre zéro de l’Alpe d’Huez. 

Les jambes ne font pas trop mal, j’attaque la montée disons serein. Un coup d’œil sur le chrono, 4h06 en bas : y’a plus qu’à. Les premières rampes sont un enfer : plus de 10%, des passages à 13%, il fait chaud. Je suis collé, complètement. J’essaie d’alterner, régulièrement, position assise & danseuse.


Virage 21, virage 20, virage 19... 
Ça continue à être dur : encore 2 virages avant le ravitaillement qui signe la fin de la partie la plus raide de la montée... 
…Virage 18, virage 17… C’est un combat. Mais je m’y attendais, je savais que ce serait ça.
…Virage 16... C’est passé, ouf.
Je ne sais pas pourquoi je m’étais figuré qu’après ces 2 premiers kilomètres, tout serait plus simple. Je ne sais pas pourquoi... Parce que dans les faits, ce n’est pas le cas. Et c’est la plus grosse erreur que j’ai commise. Il doit faire 35 degrés : des athlètes perclus de crampe qui s’arrêtent en grimaçant. 

Nous y voilà : l’heure du long monologue a sonné.
«Allez Nono, tiens bon. Sophie et les enfants ont prévu de monter à l’Alpe d’Huez pendant que tu es dedans, il faut qu’ils te voient sur ton vélo»
…Virage 12, virage 11…
«Je n’y arriverai pas. Pas prêt. Trop dure cette partie vélo
«Je vais m’arrêter là. J’avance plus. Sophie remontera jusqu’à l’arrivée, j’attendrai les copains»

…Virage 10, virage 9…
« Nan mais attends, tu fais quoi là. Tu vas pas lâcher. Sophie, les enfants, ils sont là, profite. Si y’en a un que tu vas finir avec eux, pour eux, c’est celui-là.».
Je repense aux messages des copains, à leurs encouragements : pas le droit de lâcher, pas une option possible.
«Allez, force toi à manger, même si t’as pas envie. Force toi. Pense juste à tourner les jambes, oublie que t’as mal : tout le monde a mal»

Il reste 5 km, faut tenir, faut tenir. C’est infernal cette montée, aucun répit jamais.
Si j’arrête de pédaler, je tombe. Si je tombe, je ne repars pas.
…Virage 8….
«Allez, un dernier ravitaillement. Prends les mètres un par un. Et tu vas rien lâcher, rien».

…Virage 7…
Le virage des Hollandais. Enorme surprise : Sophie & les enfants ont fait un putsch, c’est eux qui distribuent les bouteilles d’eau, et arrosent les athlètes.
C’est tellement bon de les voir.
Sur le moment, j’arrive juste à articuler un pénible «C’est l’enfer». 





Les conditions actuelles font que j’ai un peu de mal à partager mon enthousiasme, mais la force qu’ils me donnent, là, va me permettre de finir. C’est sûr.

Ca y est, la station de l’Alpe d’Huez est en vue : ça devrait passer.

Je ne lâcherai pas. L’envie revient (et avec elle le sourire pour la photo). Je ne sens plus mes jambes, mais je me force à profiter : je monte l’Alpe d’Huez, avec un dossard et un monde fou à l’entrée de la station pour nous encourager.

Nous y voilà : les barrières, et au bout, le parc à vélos.
5h35 de vélo, 1h25 pour monter l’Alpe d’Huez (je le referai la semaine suivante en 1h07, avec beaucoup plus de plaisir ! Et heureux de ne pas être resté sur cette impression)

Je pose le vélo : même si je dois ramper pendant 20 bornes, je vais le terminer, ce triathlon.
J’en suis sûr.

« Le vélo est une leçon permanente d’humilité » (Louison Bobet)


Course à pieds
Je prends quelques minutes pour enfiler les runnings, mettre la casquette, et c’est parti. J’arrive à courir. Sans bobo, sans crampe : jusqu’ici, tout va bien.
Le parcours à pieds, c’est 3 boucles d’un peu plus de 7 km dans la station de l’Alpe d’Huez.
Avec, histoire d’agrémenter un peu la ballade :
  • l’altitude à appréhender (d’ici 1 heure, je me rendrai compte que courir à plus de 1800m d’altitude, c’est loin d’être anodin)
  • de la montée (vous me direz, c’est un peu le thème de la journée. Alors autant continuer) : la moitié de la boucle qui monte, l’autre moitié qui descend. C’est à peu près aussi simple que ça. Dans les cailloux, les chemins de la station, et sous le soleil.

Je suis parti dans l’idée de faire 2 heures, ce qui nous donne 40 minutes par boucle. Va pas falloir traîner à chercher les marmottes : le chrono va se jouer là.




Première boucle en 36 minutes (un peu plus de 12 km/h de moyenne). J’y suis.

Ça fait mal, les genoux ne montent plus, je suis au bord de la nausée, je n’arrive même plus à boire, mais j’y suis.
Deuxième boucle après 1h12, je tiens le rythme… Jamais souffert comme ça.
Allez, une tape dans les mains du fan club, et c’est parti : plus qu’une boucle.

Première montée de la dernière boucle, BING : asphyxié. Mélangez un soupçon d’asthme à l’effort, une course à pieds à plus de 1800m d’altitude, un système digestif rempli de flotte, et ça donne ça. Pas le choix, on active le mode survie : j’alterne course et marche. Enfin j’alterne marche, marche, marche, et un peu de course.



Un coup d’œil sur la montre : « Les 8h15 sont jouables, serre les dents Nono, ça va le faire »
Dernier passage par le parc, dernier virage, dernière montée… J’y suis.
Les enfants me font la surprise de me rejoindre à l’entrée du couloir d’arrivée : Victor part à bloc, je lui souffle que j’en peux plus, qu’il va trop vite pour moi.
Il me reste 100m.


On lève tous les quatre les bras : 8h13’39’’.
288ème au scratch, 55ème Vétéran. C’est passé, je l’ai fait.


Course magnifique, la plus belle et la plus exigeante à laquelle j’ai eu l’occasion de participer.
Incroyablement dense, sans un instant de répit. 8h13 d’effort permanent.
Je termine vidé, tout donné.

Outre ces paysages incroyables, cette journée de folie, il me restera ces 100m.
Les derniers, les plus beaux.
Courus avec les enfants : merci d’avoir été là, pour vos encouragements, vos sourires, votre enthousiasme.
Le sport, c’est de l’émotion brute, des sentiments incroyables. A vivre, mais surtout à partager.
Et quand on peut le partager avec ceux qu’on aime, c’est du bonheur.

Sophie, Juliette, Victor, Emilien : merci à tous les quatre. C’est grâce à vous que je l’ai fini, celui là.



En médaillon, un petit souvenir du triathlon des enfants, déroulé la veille de la course des grands




mardi 17 septembre 2013

De la découverte de la course...

 Par Céline SERRAT

De la découverte de la course... au lancement de l'antenne rennaise 

2 kms  : c'est la distance que j'ai parcourue en septembre dernier.
Je n'avais pas fait de sport depuis 4 ans, et une collègue (Anne-so, à peu près dans la même situation que moi) avait décidé qu'on se bougerait un peu.
De retour aux vestiaires, rouge, essoufflée, j'ai observé les runners (des collègues que je découvrais dans une tenue bien différente de celle que je leur connaissais) en me demandant ce qu'ils pouvaient bien trouver d'attrayant dans ce sport.

Une semaine après, on faisait une nouvelle tentative. Puis une autre la semaine d'après...


Quelques semaines passent
et on s'accroche avec Anne-so. Un runner commence à s'intéresser à notre cas : deux filles qui partent de très très loin et qui se mettent à courir régulièrement, ça étonne un peu.
Arnaud (le runner en question, et qui se révélera être le plus malade de tous!) nous donne des conseils. Beaucoup de conseils. Et on en redemande.
Des conseils, on passe à un objectif de course. 7 km en janvier : il faut savoir être raisonnables. 

Notre nouveau "coach" nous fait un
plan d'entraînement avec tous plein de nouveaux termes et on le suit à la lettre. On découvre la piste et les séances de fractionnés. Et on commence à être accro, à les attendre avec impatience, nos séances.

Alors, le 7 km passe bien et on décide d'en faire un autre en février. Sous la neige cette fois.

Et puis, on se dit
que si on a fait 7 km, on peut en faire 10. Alors, le coach remet ça et nous donne un nouveau plan d'entraînement pour un objectif à avril. Objectif atteint.

Et puis, on se dit
que si on a fait 10 kms, on peut en faire 15. Alors le coach re-remet ça pour un objectif à juin. Objectif atteint.

Et puis, on se dit
que si on a fait 15 kms, on peut faire un semi. Alors le coach (qui ne doute décidément pas du tout de nos capacités) nous prépare un nouveau plan. Objectif : le semi de Rennes en octobre.

Voilà,
un an s'est écoulé. J'ai maintenant les mêmes tenues bizarres que mes collègues runners. J'utilise le même langage. Je découvre des sportifs passionnés : Philippe, organisateur de la Grégorienne (ma première course et on n’oublie jamais sa première fois) ; Franck, dit Champion ; Arnaud, notre coach triathlète et finisher de plusieurs courses mythiques ; Yves et Françoise, marathoniens à leurs heures ; Stéphane, qui associe le VTT à la course, Benoît, Sébastien, Xavier, Pierre… 
et je  me dis qu'à Rennes, on la mérite notre antenne de la section running SFR. Alors j'envoie quelques mails et les gens répondent présents : 10 runners adhéreront dès l'ouverture des inscriptions 2013. La section sera alors officiellement lancée. Avec plein de challenges en perspectives, aux couleurs SFR !

Et puis, je me dit que si je le fais ce semi,
je peux faire un marathon... un jour... Alors, le coach, il re-re-re-met ça ?

Triathlon de Belfort 2013

par Olivier CLERC





J-2 : La rumeur se confirme, la décision est tombée : cette année, le triathlon de Belfort sera un duathlon. En effet les conditions météos hivernales des deniers jours de mai ne permettent pas aux organisateurs d’assurer la partie natation. Exit donc la baignade dans une eau trop froide, le parcours commencera par 10 km de course à pied suivi de 87km en vélo (inclus le ballon d’alsace) puis 20 km de course à pied


J-1 : arrivé sur le site (presqu’ile du Malsaucy). C‘est marrant je connais bien le site pour avoir assisté plusieurs fois au festival de musique les Eurockéennes il a plusieurs années. Exit les Jimmy Page, Bill gibbons ou Tom Morello et bière à volonté. C’est plutôt malto , Cervélo, cannondale ou canyon et bonhomme (mesdames aussi d’ailleurs) plus qu’affutés. Il faut dire qu’on est la veille du championnat du monde ITU de la discipline et certaines délégations internationales sont venues en nombre. Américain, japonais, Australien… 32 nations en tout


1er juin. Jour J. malgré les tapis déployés dans le parc à vélo, la zone de transition deviendra rapidement un vaste champs de boue digne des meilleurs cross hivernaux. Le plafond est bas , la température dépasse à peine 10° en plaine, et les derniers contestataires de la suppression de la partie natation se font discret. les délégations étrangères mettent l’ambiance. Les départ vont se faire par vague suivant les élites, handisport, groupe d’âge…. 


Je regarde partir les élites en attendant mon tour. Les gars sont plutôt prudent pour ce premier 10 km. J’en fait de même. La température fraîche est plutôt agréable pour courir, les inquiétudes se portent principalement sur la partie vélo et la montée du ballon d’Alsace. Après 10 km en petite foulée , commence donc la partie vélo. 

Mauvaise surprise en ce qui me concerne (certain pro raconteront après course qu’ils ont rencontré le même problème), dès les premiers km en vélo je suis pris de crampe. Le début est roulant et je ne peux malheureusement pas emmener la plaque. Manque d’hydratation ?, froid ambiant ?, enchainement course à pied-vélo (une nouveauté pour moi) mal négocié ? ou plus surement un entrainement un peu trop léger pour emmener ‘gros’ dès le départ. 


Bref, je fais donc tourner les jambes avec une moyenne en dessous des objectifs souhaités. Il y a du monde sur la route (aucune voiture mais plutôt des cyclistes) et il est parfois gênant de doubler car les Anglo-saxons ont tendance  à rouler au milieu ( l’habitude de rouler à gauche J). 

Tant bien que mal, j’arrive au pied du ballon. Au final la monté se passera bien et sera le meilleur moment de la partie vélo. Il est difficile d’admirer le paysage car plus on monte , plus le brouillard de densifie.  Arrivé au sommet, je ne vois à peine le cycliste devant moi (c’est-à-dire à même pas 10 mètres) la température doit être dans les 5 degrés. 

A présent il faut rester lucide en descente : sol humide, froid, manque de visibilité. Plusieurs chutes ou hypothermie occupent activement ambulanciers et bénévoles. Je me retrouve sain et sauf « en bas » pour finir les derniers kilomètres (avec de nouveau des crampes) vers le parc de transition.



Après une transition les pied dans la boue (nos vélo route ont des airs de VTT tellement leurs roues sont salles), dernière épreuve avec 20km de course à pied. Ce footing détend les jambes et les crampes s’éloignent. Une grosse cote à négocier deux fois permet de me rassurer sur mon état de forme sur cette fin de course. Puis la ligne d’arrivée se rapproche et la marseillaise retenti. Non pas pour annoncer l’arrivée du modeste concurrent que je suis mais plutôt honorer la médaille d’or du vainqueur français du jour (Bertrand Billard) . Champion du Monde !



Et voilà, c’est fini. Vite il faut s’habiller pour ne pas prendre froid et filer à la tente pour recharger les batteries grâce aux spécialités locales. Drôle de course quand même au vue des conditions météo. Le circuit vélo doit être magnifique quand le soleil brille… ce sera le cas le lendemain…

jeudi 22 août 2013

X-Terra Xonrupt 07/07/2013

Par Olivier CLERC


Un paradis du sport nature. Dans l’eau jusqu’à la taille ; entouré du massif vosgien. 

Il est 13h59. Un rif endiablé de AC/DC met une ambiance de feu.  XTerra, hightway to hell ? 

Dans un instant, le coup de canon va être donné. Xterra me voilà ! 1500m dans le natation, 39 borne de pur VTT et 11km d’un vrai circuit trail

Encore quelques secondes et les 800 participants vont pouvoir se lâcher dans l’eau claire du lac de Longemer. Cinq, quatre,… la pression monte… trois, deux,… arrrgh… un, GO !



C’est parti ! avec Raphaël (Gasquet)




, nous nous sommes placés devant pour le départ natation. Il ne faut pas traîner sinon on va se faire nager dessus. Départ en sprint obligatoire. La machine à laver est en marche, ça bouillonne !, ça bouscule un peu mais ça avance bien quand même. 


Sans le savoir, on nage dans le même temps avec Raf jusqu’à la première bouée (700m environ). Au virage à droite , il reste dans mes pieds à s’amuser à me chatouiller la voûte plantaire (bougre si je savais que c’était lui J) . puis deuxième bouée à main droite, pour se rediriger vers la plage… ça nage bien mais je dévie un peu de ma trajectoire. Le Raf en profite pour tirer droit. Il sort donc 1 minute avant mois de l’eau (27minutes vs 28 !)




Ma transition se passe vite, a peine le temps d’enlever la ombi que je saute sur mon VTT.
Et tout de suite c’est rock ‘n Roll ! 

Petit passage technique histoire d’être sûr qu’on souhaite continuer puis montée quasiment en continu sur 7 km. 
Après 300m sur route, fini le bitume. On tourne à gauche et rentre dans la forêt ! le chemin est large. Heureusement, car il y pas mal de concurrents dont plusieurs calent déjà.

C’est là où je rattrape l’ami Raf qui m’encourage lorsque je le double sans que je n’aie le temps de me retourner pour le saluer. 

En effet depuis le transition, j’ai le cardio dans le rouge. Cette longue montée devient technique. Le terrain est heureusement sec mais la pente est raide avec de nombreuses racines et cailloux. 

Pas une seconde pour souffler. Après une éternité (et il faut bien l’avouer, après avoir mis une fois le pied à terre), sur cette pente zigzagante, se dresse devant moi un petit monticule sans voir ce qui se présente derrière. J’entends juste derrière les plaquettes de frein qui grincent et un spectateur qui nous encourage « ça passe les gars, faut pas s’arrêter ! ». j’arrive donc en haut du monticule et je bascule …dans le vide ! oups… 

La pente est raide mais en descente ;-) pas le temps d’avoir peur, les fesses ‘derrière’ la selle, le regard en avant pour trouver la bonne trajectoire, deux doigt sur le frein… ça tabasse dans la descente, mais quel pied ! pas le temps de prendre goût à la vitesse, la montée n’est pas finie : Eviter de glisser sur les racines, passer entre les cailloux : Il faut savoir aussi bien piloter en descente qu’en montée au final !

Enfin, le relief se stabilise un peu avec successions de petites bosses. Le temps de prendre une gourde à la volée au ravitaillement et une belle descente en perspective. 

Le retour pour la fin de la première boucle est rapide, je me lâche un peu quand même car, après tout, plus tu vas vite mieux tu gardes ta trajectoire (proverbe de casse-cou ).


Je suis donc à mi-course sur la partie VTT, un court moment d’accalmie m’autorise à regarder derrière mois pour voir si Raphael est dans ma roue. Mais pas de compère en vue. 

Je réattaque donc de nouveau cette montée de 7 bornes. La première boucle m’a servi de reconnaissance. Je connais mieux le terrain à présent et grimpe à un meilleur rythme sans fléchir cette fois. Les descentes deviennent également plus plaisantes d’autant plus que les concurrents sont plus espacés. Bref du pur plaisir ! les jambes deviennent lourdes mais le parcours VTT se termine. Un vrai parcours VTT !



2ème transition. Il est temps de faire le point. 

Je pars pour le trail. Raphael quant à lui va malheureusement arriver hors délai pour la dépose du VTT pour seulement quelques minutes de trop. Notre gars ne pourra pas être classé mais l’aventure n’est pas finie… 

De mon côté, j’entame donc le single track, montée de rocher, descente dans la boue. Je suis bien.
Mes trails printaniers sont bénéfiques. Je descends bien et garde beaucoup de lucidité. 

Et hop déjà une boucle de 5,5km… plus que 2 km… et qui vois je à l’horizon ? Raphael qui est dans ses premiers kilomètres qui - bien qu’il soit non classé - a décidé de faire une boucle de run histoire de profiter jusqu’au bout. Il m’accompagne donc dans mes derniers efforts et m’aide à maintenir mon rythme .




Et me voilà un heureux finisher du XTERRA après plus de 5h d’effort ! cette course est vraiment magnifique ! XTERRA is rock ‘n Roll !





Cross Triathlon de Versailles - 12/05/2013

Par Olivier CLERC

Oyé oyé…





Ami traileur, honorable vététiste, noble triathlète… le cross Triathlon (ou pour être plus fun XTriathlon, Xterra ou Triathlon vert) est fait pour vous !

Un triathlon avec de vrais morceaux de VTT dedans, saupoudré d’un petit trail avec en guise d’apéritif une natation servie ‘on the rock’ ; le tout, pour ce premier championnat de France, servi dans un écrin versaillais du plus bel effet J



Une belle première donc qui a vu plus de 250 participants s’élancer tels des affamés de la rocaille et du chemin bucolique sur un parcours de 1000m de natation, 23 km de VTT et environ 8km de course nature. 

Eau fraîche, VTT avec parties ludiques et running avec un ou deux raidillons bien choisis… un bon amusement au final et un petit festin à déguster sans modération histoire de sortir des sentiers battus.



A découvrir. A revenir.





146
CLERC OLIVIER         
02:11:41.73





jeudi 13 juin 2013

Le GRAND RAID des PYRENEES 2012 - Bienvenue à Vielle-Aure

GRAND RAID DES PYRENEES  Août 2012
 Par Jean-François MAGNE



Arrivés à Vieille-Aure station de trail, Pyrénées nous voilà à pied d’œuvre ! 


Presque un an après la CCC le team Montroc au complet (presque … François et Manou font une pause et Christophe a basculé  du côté obscur se consacrant au triathlon) associé à l’AS SFR, représentée par Seb T. et moi même, s’aligne au départ du Grand Raid des Pyrénées : 160 km, 10 000 m de D+ et donc autant de D-.


La déception du recalage au tirage au sort de l’UTMB vite avalée nous avions opté pour sa cousine des Pyrénées considérée comme plus sauvage. Option payante compte tenu des conditions cataclysmiques qui accompagnèrent le 10ème anniversaire de l’UTMB la semaine suivante, obligeant les organisateurs à rabioter la course.


La reconnaissance du parcours faite début août, en guise d’apéritif, sous le parrainage de Jacques, m’avait mis l’eau à la bouche même si le brouillard et l’absence de balisage rendaient l’orientation parfois difficile. J’étais conquis par la diversité des paysages d’une vallée à l’autre, la succession de points de vue pittoresques, les effluves émanant des rochers et de la flore au lever du soleil et ces chemins où la plupart des randonneurs évoluent sur des sabots.


Donc nous sommes à pied d’œuvre, jeudi après avoir récupéré nos dossards et paniers garnis, fait nos dernières emplettes, profité des soins des ostéopathes (oui là, un peu plus à gauche, …outch !) et préparé les sacs à laisser aux deux bases vie qui ponctuent le parcours, nous arrivons au briefing. Après les consignes d’usage le staff nous annonce deux nouvelles : une bonne ( ?), le départ est décalé de 5 à 7 heures et une moins bonne, les barrières horaires sont inchangées et   il faut être au col de Sencours avant 15H pour monter au Pic du midi.

Cela modifie un peu la stratégie de course : nous avions initialement prévu de profiter de ce début de parcours plus technique et accidenté pour monter doucement en puissance, il va falloir donner du rythme un peu plus tôt.

Vendredi matin : préparation, dégustation de gatosport, Nok, …

Nous sommes si prêts du point de départ que nous avons failli manquer le coup d’envoi et nous parvenons en jouant des coudes à faire pointer nos dossards quelques secondes seulement avant que le flot des coureurs ne s’élance.
Le jour se lève à peine nous sommes dans un léger brouillard un peu moite et le peloton compact progresse doucement, bloqué à chaque rétrécissement de la voie. Nous avançons à la queue leu leu, accompagnés de bonnes rafales de vent.

Après le col de Portet qui domine une partie des pistes de St Lary (et notamment la fameuse Mirabelle, du nom de Mademoiselle Mir championne olympique) nous descendons vers le 1er ravitaillement et profitons des spécialités locales.

Nous repartons droit dans la pente en suivant le tire-fesse pour surplomber le Lac de l’Oule et rejoindre le vallon du bastanet.
Beaucoup de cailloux … le chemin serpente entre de gros blocs clairsemés de bosquets de pins et longe des laquets aux eaux turquoises, sous un soleil qui commence à peser. Certainement pas la partie la plus roulante pourtant il faut garder le rythme pour parvenir avant 15H au col de Sencours




 Après une série de petits coups de cul rocailleux, grande descente d’abord dans la pierre, puis les pâturages et enfin la forêt, on longe la cascade du Garet avant d’arriver au ravito d’Artigues.
Le soleil au zénith, les nombreux concurrents et la foule venue encourager les coureurs, c’est un peu la pagaïe sur ce petit point de ravito.
Le début de la course a laissé des traces et nous repartons, Sébastien, Olivier et moi, pour près de 1700 m de D+ avec un peu d’appréhension. Arnaud et Christian ont préféré garder un rythme plus sage et ont fait une croix sur le Pic du Midi.












Cela commence très fort par 20 bonnes minutes de montée quasiment droit dans la pente le long de la cascade. Certes c’est en sous-bois et l’air est rafraichi par la proximité de la chute d’eau mais la pente est rude, ça pique ! On atteint les cabanes de Tramezaygues pour longer la rivière et la pente s’atténue, cela grimpe doucement mais sûrement. Je regarde le chrono et accélère pour ne pas louper le rdv de 15 h et pouvoir monter au Pic.



Le chemin fait des tours et détours, passe par des plateaux intermédiaires et semble ne jamais devoir atteindre le col qui se cache tout au fond du vallon sur la gauche. Outch ! les derniers lacets dans la rocaille sont durs. Arrivé le premier et salué par Jacques (un des organisateurs qui a eu la gentillesse de m’assister pour la reconnaissance du parcours) je rejoins la cabane, balayée par des vents violents. J’en profite pour panser les deux petites ampoules qui commencent à poindre. Olivier me rejoint et on décide d’attendre Seb avant de monter au Pic ; le temps passe 10, 15 minutes …


Toujours pas de Seb dans les concurrents croisés alors que nous redescendons vers le col de Sencours. Nous attendons une vingtaine de minutes avant de reprendre le chemin en supposant qu’il a zappé le col et sans réseau impossible d’en savoir plus. Une dizaine de minutes plus tard nous rejoignons Christian et poursuivons avec lui sur un chemin en balcon bien tracé et nous passons le col de la Bonida sans y prêter attention, nous empruntons un vallon et la montée se fait progressivement plus rude pour finir par une série de lacets courts dans les pierres vers le col d’Aoube. A mi- pente j’aperçois en contrebas une silhouette familière en rouge et  blanc, le Séb ! Nous nous sommes donc croisés au moins deux fois en terrain découvert entre le col de Sencours et le pic du midi sans nous voir, nos facultés sont déjà bien émoussées … Bien la triplette est recomposée. S’agit de pas mollir l’heure tourne et notre petite virée nous a mis limite par rapport aux barrières horaires.



on part vers la montée pensant qu’il est encore en route pour le col. D’autres concurrents ont choisi et attendent quelques dizaines de m avant le col l’heure limite fixée par l’organisation, préférant poursuivre sans passer par le Pic, malgré les 2 ou 3 heures de pénalités prévues. Après une route large taillée dans la roche, nous attaquons péniblement le raidillon de roches empilées qui mène jusqu’au sommet. La vue à 360° est à couper le souffle. Nous sommes au premier quart de la course et le rythme donné pour tenir la barrière horaire a laissé des traces. Bien marqués, les 120 km restants nous laissent songeurs. Enfin, chaque chose en son temps nous profiterons de la descente plutôt douce après le col pour se refaire la cerise …



 

Nous redescendons tranquillement vers le splendide lac Bleu. Je me réfère aux photos et à ma reconnaissance parce que pour l’instant c’est purée de pois. Nous contournons le  lac puis c’est une montée sèche (300 D+) vers le col de Bareilles suivie d’une vilaine descente (500 D-) raide et toute en éboulis.
La journée s’achève à peine et quelques concurrents sont bien touchés : chutes, gros coup de fatigue et problèmes gastriques. La chaleur et la réduction des barrières horaires n’y sont pas étrangères.






Dans le brouillard, la nuit s’installe progressivement sous l’effet de l’humidité et de la fatigue vient le froid, on est dans le dur et pas mécontents d’arriver à Hautacam à 21H, une heure avant la barrière horaire.
On fait le plein et repartons pour 9 km de descente flanqué d’un nouvel équipier qui n’a plus de frontale ( c’est bête la nuit vient de tomber!), un jeune militaire. Ils sont quatre, dont un gradé, à avoir choisi à l’occasion d’un pari de débuter en trail par le GRP- No comment ! - En attendant X est plutôt en forme et a de multiples sujets de discussion en réserve rendant le chemin plus léger. Après une descente dans un trou boueux de quelques centaines de m pour couper les lacets, nous faisons route vers Villelongue, première base vie. Après  23 heures nous apercevons les lumières de la ville, mais le chemin en dévers qui alterne poussière et petits passages rocheux mobilise toute notre attention. 

Enfin nous trottinons dans les rues du village endormi.
Nous arrivons  une petite demi-heure avant la barrière horaire de minuit ! Cela fait court pour se refaire une beauté et profiter du buffet garni. Nous disposons finalement d’une ½ h de rab. Nous restons donc environ une heure et repartons changés, massés et nourris, des hommes neufs prêts à en découdre avec le D+.

Cela tombe bien, tout ce que nous avons descendu, nous allons le remonter de l’autre côté de la vallée : environ 17 km et 1800 de D+, direction le pic du Cabaliros, avec étape avant les 700 derniers mètres.

En hors d’œuvre un tout droit dans la pente (le mur !) le long d’une conduite forcée pour rejoindre la petite route au-dessus. On enchaîne sur une route forestière. Olivier et X font la course en tête et allongent le pas, nous voyons Sébastien et moi, plus prudents, leurs loupiotes s’éloigner sur la piste. 
Sébastien décide de faire une pause, je poursuis seul et rattrape les deux compères une vingtaine de minutes plus tard. Nous arrivons sur le début des pentes du Cabaliros en plein brouillard (c’était déjà le cas de jour lors de ma reconnaissance quelques semaines plus tôt, plutôt rude comme coin !). Même si le balisage est remarquable, le brouillard est tel que le trail se transforme en une chasse à la rubalise réfléchissante : par là les gars (les filles ont un sens de l’orientation naturel), j’en ai une !


Arrivés à Puy Droumide on est bien, on a rattrapé une partie de notre retard sur les barrières horaires, nous nous renseignons sur la suite des réjouissances : 4 km et 700 de D+, c’est clair non ? En sortant nous croisons Sébastien qui arrive et semble plutôt en forme. La chaleur des retrouvailles ne suffit toutefois pas à faire oublier le froid et l’humidité ambiante, nous poursuivons. Olivier est remonté comme un criquet et avale la pente comme à l’entraînement, mon colon et moi on s’accroche. Nous finissons par nous retrouver seuls Olivier et moi.


Le chemin semble redescendre vers la droite mais il y a un sommet à gauche, est-ce le Cabaliros ? Difficile de savoir dans le brouillard quel est le pic le plus élevé. En jardinant un peu nous finissons par tomber sur une tente à quelques dizaines de m du sommet et réveiller le bénévole, emmitouflé dans un duvet, chargé du pointage (pas sûr qu’il choisisse le même poste l’année prochaine). Il est environ 3H, 20 heures de course, et une longue descente nous attend, 1400 de D- sur 11 km. Nous sommes à mi-parcours, Jacques m’avait dit, « si tu atteints le Cabaliros en ayant gardé de la fraîcheur physique, c’est gagné ! » . Le Cabaliros on y est, la motivation est au top, mais on est quand même un peu faisandés !.

Dans la descente vers Cauterets (plus de 1300 de D-), c’est le cimetière des éléphants, nombre de concurrents ont décidé de ne pas faire un pas de plus sans prendre un peu de repos. Les plus avisés ont sorti ponchos et couvertures de survie, d’autre se sont juste écroulés comme des masses, couverts de leur polaire. Je n’imagine pas le redémarrage.
Le jour se lève et nous arrivons dans les rue à peine éveillées de Cauterets sous les regards interrogateurs des promeneurs matutinaux. Le ravito lui-même semble sortir de sa léthargie, même si un trailer italien trouve inadmissible de ne pas trouver de bière pour faciliter sa digestion, ben oui 7h du mat je prends un Kro et une Camel !

Même au ralenti on refait le plein se restaure et on file. En quittant on passe devant les thermes qui semblent tout droit sorti d’Astérix et Obélix, on abandonne l’idée du jacuzzi fumant et on emprunte un petit chemin forestier. La grimpette est un peu rude pour un réveil musculaire sur ce chemin rural de la reine Hortense.  C’est parti pour 100 m de D+, au petit chemin succède une piste forestière puis des près clairsemés de pins et c’est la dernière pente vers le col de Riou.
On quitte le GR pour descendre la Belle Bleue et rejoindre Luz Ardiden. De là petite variante pour couper les lacets de la route qui a fait les grandes heures du Tour de France. Petit extrait du road-book : « Du parking, prendre derrière le téléski du jardin d'enfant et descendre dans le ravin raide qui suit. Une sente part à droite et fait un zig zag pour rejoindre une bergerie. Avant de rejoindre celle-ci, descendre tout droit dans le pré ». On descend comme on peut dans une ravine pourrie plus faite pour des sabots de chèvres que des pieds de trailers fourbus. On finit par retrouver des voies plus carrossables et atteindre le charmant petit village de Grust sous un joli soleil ! Sa fontaine est une bénédiction.
On rejoint la départementale après avoir traversé Sazos et on remonte vers Saligos puis continuons sur des petites routes jusqu’à la seconde base vie d’Esquièze-Sère (km 120).

Belle pause d’une heure avec massage (j’ai dû dormir quelques minutes sur la table), petite toilette et un plein de nourriture. C’est un peu la cour des miracles ces ravitos avec des coureurs(es) posés un peu partout, des sachets et des boîtes vides, des pansements des tee-shirts et des chaussettes pantelantes. Vite ( !) on repart vers le Château Sainte Marie et un peu plus loin (11 km et quelques coups de cul) Tournaboup (La Mongie; encore une fontaine à l’eau fraîche et revitalisante.

On avance inexorablement vers le fond de la vallée en passant d’un flanc à l’autre par de petits villages aux rues pavées, accrochés à la pente. A noter le petit sentier lumineux qui mène à Viella (un bouton au départ donne environ 1/2h d’éclairage).

Le ciel se couvre et nous arrivons avec la pluie à Tournaboup, du coup ça caille. Le ravito abrite aussi les concurrents du 80 et sous la pluie c’est un peu la bousculade les pieds dans la boue. On fait donc fissa : une soupe et ça repart.


C’est la dernière grosse difficulté (en montée), un peu plus de 1000 m de D+ sur 8 km. Un joli souvenir de la reconnaissance : un chemin entre les rochers et les pins qui arrive sur des paliers verdoyants baignés de laquets (vous entendez les oiseaux ?). Bon retour à la réalité, il pleut on est dans la brume avec 130 bornes dans les pattes et on progresse comme des automates et pour rallier les différents paliers il faut se cogner de sacrés marches, donc c’est dur, très dur. 

Un peu avant sur le petit chemin de prairie on se fait doubler par un puis deux, puis trois concurrents qui trottinent. Le sang d’Olivier, qui marche en tête, ne fait qu’un tour, il accélère bien décidé à garder notre position. Nous finissons par découvrir, avant d’exploser, que ce sont des concurrents du parcours de 80 ! Arrivés à la Cabane d’Aygues-Cluses, il ne reste plus qu’un tout droit dans la pente et de courts lacets dans la rocaille jusqu’au col de Barèges que l’on ne distingue pas tant la brume est épaisse. On serre les dents et on avale la pente pas à pas avec cette pénible impression de soulever des enclumes. Et le col finit par arriver et nous apporte une petite bouffée d’euphorie.


On commence à y croire sérieusement, il ne nous reste plus que 20 km, une longue descente de 1700 m, interrompue par une bosse de 400 m de D+.


Au pied du lac nous attaquons la dernière montée, 400 m pour rejoindre le col de Portet, une formalité. On retrouve dans cette descente les paysages et la végétation du début de course, une mer de rochers parsemée d’îlots de pins et de petits lacs. On avance prudemment (s’agit pas d’y laisser une cheville) le long d’un pierrier puis en suivant un chemin qui zigzague entre les sapins et se confond avec le ruisseau jusqu’au Lac de l’Oule.

D’autant qu’elle est interrompue par le dernier ravito, le restaurant Merlans où nous avions fait halte la veille. Un petit stop le temps d’enfiler les frontales et c’est reparti.




Du col, on replonge tout droit vers Vieille-Aure, il reste 12 km et 1400 de D-.
D’abord droit dans la piste rouge, c’est escarpé et  la bruine n’arrange pas les choses. Il me manque une bonne paire d’essuies glaces sur les carreaux. Enfin on devine le départ des télécabines. Il reste 7 km et 800 D- !
 La descente reprend sur une piste forestière puis emprunte des sentiers VTT et de petits chemins au milieu des pins.

Faisant équipe avec des concurrents du 80, on a bien du mal à garder le rythme insensé de 8 km/h tant nos jambes sont roides. Enfin Il ne vous reste plus qu’à suivre le chemin que vous avez pris il y a quelques heures pour rejoindre l’arrivée à Vielle Aure. !!!! [extrait du road-book]


Arrivés sur la route, nous apercevons les lumières de Vieille Aure. Un coup d’œil à la montre, nous nous consultons ; oui il nous reste ¼ d’h avec la 41ème heure, cela devrait le faire. Alors nous relançons la machine pour finir au trot et arriver sous les hourra de la foule. La ligne passée nous nous trouvons un peu hébétés, un tee-shirt dans les mains et lourds de toute la tension qui retombe. Arnaud et là pour nous accueillir et la bière clope que nous partageons est un vrai bonheur. Clopin clopan nous regagnons notre chambre les jambes en feu et la tête pleine du beau voyage que nous venons de faire.