mercredi 20 juin 2012


LES DENTELLES DE MONTMIRAIL

(Mont Ventoux)


Par Sébastien TRUBLIN

20 mai 201256km/3100D+ et 102 km/5100D+




Premier trail de la saison, première compétition depuis l'ultra des Templiers en octobre dernier ça me manquait! L'adrénaline, l'éxitation, la chasse!

Et puis un ultra c'est aussi l'occasion de découvrir une région, et d'aller dans des endroits aussi inaccessibles que magiques.

Nous voici donc parti a 6 représentants de la section running : Benoit BLONDEL, Henri POUGET, Eric CHUPIN, Guillaume DUPRE, Jérôme LEBEAU et moi, à
 Gigondas, charmante bourgade du Vaucluse réputée par son vin, que je vous invite à découvrir au passage.

D'ailleurs Henri ne s'en laissera pas conter et préféra se faire sa propre opinion de la qualité des produits du terroir.


.
2h50
le réveil sonne, « debout là dedans! ». Le départ est à 4h30, si on veut manger un bout et finir se préparer faut pas traîner.

Nokage des pieds, obligatoire vu la distance, et
rituel qui nous fait rentrer en douceur dans la course... Pendant ce massage plantaire les images des précédentes courses défilent…

3h20
petit déj express a l'hôtel,

3h50
ouh la ouh la,  faut se bouger si on veut arriver avant le départ!

4h10
arrivés sur le site, c'est le moment de la traditionnelle photo de groupe, le team SFR est là!


on fait le plein des poches à eau, on sort les frontales,

5 min avant le départ le temps change, il passe de nuit claire étoilée à nuit pas claire et plus étoilée du tout où il pleut des cordes... ça commence bien...on sort les Gore-Tex...en espérant que nous pourrons les ranger rapidement.
La journée va être longue, il n’y a pas de raison que ça ne revienne pas au beau !

4h30
c'est parti, 6 mois que j'attends ça! J'ai terminé ma saison trail 2011 par un cent bornes, je commence la saison 2012 par un cent bornes, la boucle est bouclée. 
J'ai emmagasiné beaucoup d'envie, j'ai déjà fait la distance, et malgré l'averse, le temps s'annonce clair dans la journée, j’ai mon Ben pour me motiver au cas où : tous les ingrédients sont réunis pour faire une belle course.

En route donc pour les Dentelles de Montmirail !

Dans notre roadbook nous avons découpé la course en trois blocs :
-de 0 à 30 on déroule tranquille, c'est le début de course, faut s'économiser et en garder pour le second bloc:
-de 30 a 50 c'est le ventoux, on monte a 1960m pendant 9km et on en descend autant sur 11 avant d'arriver dans le dernier bloc:
-de 50 a 102 km, où il faudra encore des forces et sur lequel nous comptons bien envoyer.

D'ailleurs en grands amateurs professionnels que nous sommes,  nous aimons  nous la raconter avec une voix bien grave :
-« beuh c'est là que la course commence »
-« ouais c'est la qu'il y aura de la casse et qu'on va ramasser des wagons d'éclopés »
-« beuh c'est clair c'est la que tout se jouera »
-«  oh oh oh »  (et on se tape sur le ventre)


Départ de la course dans le noir et sous l'eau donc...pendant 5 min...Juste histoire de nous faire sortir les vestes de pluie en fait…bon on ne va quand même pas se plaindre que la pluie cesse ;), garons-nous sur le côté et rangeons les vestes gentiment.

Henri nous présente ses derniers articles achetés sur le traileur.com, :

- « Les gars y'a quelqu'un qui peut regarder pour resserrer mes bâtons? Ca balotte c'est enervant !  C'est un nouveau sac et je l'ai pas encore essayé."
-« Euh !!! Henri tu déconnes !? tu t'embarques quand même pas sur un 100 bornes avec un sac que tu n'as jamais essayé en course !? »

Quel optimisme ce Henri !.. 
10 min après il nous fait le coup de la frontale!

-« Je comprends pas !? ma lampe est neuve pas elle marche pas!...je viens de l'’acheter! C'est vraiment de la m.... J'ai pris des piles rechargeables avec et ça marche pas ! Les piles rechargeables elles sont chargées quand on les achète non? »

aaaah mon Riton, ton insouciance n'a d'égale que ta bonne humeur! C'est pour ça qu'on t'adore :).

Bon allez, je te file ma frontale de secours, après tout c’est ça le team spirit et puis Ben a bien mis la pression avant de partir : 
-« on termine avant la tombée du jour, on ne ressort pas les frontales ce soir ! »

 voilà qui est dit, du coup je ne prends pas de risque à dépanner mon copain Riton :)

Début de course comme prévu, les 30 premiers kils passent tout seuls, on en profite pour rattraper la 1ere féminine et la laissons derrière nous au pied du Ventoux.

Sortie des bâtons, et c’est parti pour une grimpette qui finalement ne sera pas aussi difficile que nous l’avions imaginée...  à mi-montée nous nous faisons rattraper par Jérôme qui fait le 56km et qui nous passe en faisant des petits sauts de cabri, (il nous fera une belle 4e place… chapeau!.).
            
L’arrivée au sommet est splendide, nous marchons sur de gros rochers, le paysage est dégagé, ça souffle fort la végétation s’accroche comme elle peut à ce paysage dénudé, le spectacle est époustouflant.

      


Arrivés en haut pause tourisme, photos individuelles, photo de groupe, et qui c’est qui nous récupère au ravito ? c’est l’ami Guillaume biensur, engagé sur le 56km le hasard fait que les quelques minutes perdues à faire du tourisme auront permis à guillaume de nous récupérer juste avant que l’on ne parte !

"Bon ben du coup on va pas se quitter comme ça hein, allez je t’offre une tite soupe et on se fait la descente ensemble " J

Zou! c’est parti pour une descente endiablée qui débute par la rencontre avec des touristes en rando qui se demandent qui sont ces tarés qui déboulent sans prévenir et se termine à la bifurcation des deux parcours où Guillaume file à gauche, Ben et moi à droite.


Nous voici dans les 50 derniers km…tout se passe bien nous sommes largement en avance sur notre plan de marche, ça en serait presque suspect ! sur les Templiers j’étais bien moins frais à la même distance, je mets ça sur le dos du parcours qui finalement n’est pas très technique, même plutôt roulant à vrai dire. Mais prudence la course est loin d’être terminée !
           


Il est midi, le temps passe plutôt vite, le vent s’est arrêté et le soleil cogne fort, Ben a repris la tête de notre équipage et je tire la langue, la chaleur m’écrase, nous voici sur une route bien bitumée sous le cagnard et mon père Benoit qui relance à 12 km/h, j’ai du mal à respirer je cherche la moindre once d’ombre que peut procurer le moindre arbre en bord de route…et là mon Ben a cette réplique qui restera désormais un tentra pour nos futures courses « allez en avant c’est du kilomètre facile ! » il a raison le bougre, c’est du km facile, la route est lisse, c’est  tout plat, c’est même limite scandaleux d’avoir une route aussi lisse et aussi plate sur un trail ! n’empêche que le père Seb il est en surchauffe là, le radiateur a du mal à refroidir la machine…

Dieu merci nous arrivons dans les gorges du Toulourenc, le torrent m’appelle de son doux chant…je m’arrête et suis prêt à piquer une tête tout habillé, seule l’idée de repartir les chaussures pleines d’eau avec le risque d’ampoule qui va avec me ramène à la raison et je me contente d’une énooorme aspersion salvatrice qui me regonfle à bloc !

Je recolle Benoit et reprends la tête. C’est au tour de Ben d’avoir un coup de moins bien, je m’échappe un peu en me disant que dans un sursaut de fierté qui ne manquera pas d’arriver il me recollera,... mais là c’est le drame…km74…bifurcation, la trace part à droite et moi je pars à gauche, je ne vois pas la rubalise en retrait concentré que je suis sur ma foulée je suis parti pour 1km de montée et autant de descente pour rien…et 30min de perdues…Ben lui n’aura pas fait la même erreur et me voici désormais en chasse, j’enrage, mais cette colère sera un bon moteur pour la suite.



Petit coup de fil pour savoir où il est, et rapide calcul, j’ai deux bons km de retard sur Ben, si il est toujours en difficulté je peux espérer le cueillir sur la ligne, mais je le connais le gamin, maintenant qu’il me sait à ses trousses il va redoubler d’effort  pour maintenir l’écartaaaah cet esprit de fraternité qui nous anime ! 

Mais peu importe, j’ai du retard alors j’envoie, je double un groupe de 4 qu’on a déjà doublé au moins 3 ou 4 fois depuis le début de la course (faut dire qu’on a pris le temps aux ravitos), et j’ai bon espoir de finir en moins de 15h30 malgré mes péripéties…

Jusqu’à 5km de l’arrivée où c'est encore une fois le drame... encore le nez sur mes chaussures à relancer et influencé par un bénévole qui me disait de suivre la route et aller tout droit pour rejoindre Gigondas, je ne vois pas la rubalise sur la gauche et je continue tout droit à bon train dans la descente…

Faut croire que ce n’était pas mon jour…même si au final mes déboires m’auront valu 9km de détour et 1h sur mon chrono j’ai fait une belle course, et de toute façon vous le savez bien, l'ultratrail c’est bien plus qu’un chrono et qu’un classement !



Le classement justement : 



Grand Raid 100KM
Scratch
Nom
temps
Arrivants
13
BLONDEL, Benoit
15:22:55
77
18
TRUBLIN, Sébastien
16:16:16
39
CHUPIN, Eric
18:58:37
50
POUGET, Henri
19:38:00
Raid 56KM
Scratch
Nom
temps
Arrivants
4
LEBEAU, Jérôme
06:46:01
68
23
DUPRE, Guillaume
08:40:45


mercredi 13 juin 2012


Semi-marathon de CANCALE - Saint Malo


dimanche 03 juin 2012

par Nathalie CARPENTIER


Voici un an déjà qu’Isabelle et moi avons commencé la course à pieds, avec La Parisienne d’abord : 6 km…facile,  nous sommes donc  passé au 10 km (ndlr: dont Isabelle nous avait fait un super CR ici)…un peu plus dur mais on en redemandait, alors nous nous sommes lancées dans la préparation d’un semi-marathon : LE CANCALE- SAINT-MALO


C’était loin..., c’était prévu au mois de juin…durant tout l’hiver et le printemps on s’est accrochée en jonglant avec le travail, les réunions, les enfants et les entrainements.…et hop sans trop s’en rendre compte on s’est retrouvées le dimanche 3 juin à 8h30 sur la ligne de départ à CANCALE, remontées à bloc par nos coachs, et avec une grosse envie de savoir si nous en serions capables !

Petite contrariété avant le départ, ma montre Garmin tombe en rade…tant pis, on y va quand même…ça va être dur de voir où j’en suis en terme de vitesse et de FC, mais tant pis, quand faut y aller…


8h30 la corne sonne, les concurrents partent tous à bloc…On commence notre course tranquillement, en les laissant tous passer devant… nous sommes là pour le plaisir et pour finir, il n’est pas question de se mettre dans le rouge dès le départ.



Côté course, le parcours est très varié : du plat et des montées, la compagne et le bord de mer…les supporters tout au long du parcours…bref ce n’est pas monotone, sans  compter que l’on suit méticuleusement les conseils des coachs : bonne hydratation, manger un bout à chaque ravitaillement …et couper le semi en 4 blocs de 5 km, c’est bon pour le mental conseil de coach…

Sauf qu’à partir du km 10 nous commençons à avoir toutes les deux mal aux genoux…km 12, on commence à décompter les kilomètres qui restent…km 15 dernier ravitaillement, et le panneau Saint Malo (techniquement nous sommes à Saint-Malo !!!)….km 17  la dernière montée….nous nous séparons avec la certitude que nous allons le finir !!!

Les derniers kilomètres, sur le Sillon, la promenade de bord de mer de Saint-Malo….je remonte un coureur, puis un autre ! …

La fin est difficile, c’est un peu décourageant de se retrouver toute seule au milieu des promeneurs du dimanche qui se la coulent douce et des enfants qui jouent au ballon, alors que j’en bave, je me  demande quand même ce que fait là ! je n’en peux plus !

Mais au bout du Sillon, le dernier kilomètre s’annonce…. c’est  la dernière ligne droite à nouveau sur la route dégagée…je souffre mais en même temps je veux rattraper tous ceux que je vois devant moi !

Je croise ceux qui ont terminé et qui repartent avec leur t-shirt finisher, ça pourrait me démoraliser mais non, en plus  ils nous encouragent !!…


Plus je vois l’arrivée, plus j’accélère et plus je souffre…..et hop je double une dernière coureuse à 1 mètre de l’arrivée!… Je ne vois même pas mon temps…mais de toutes les façons l’objectif est atteint : je suis allée jusqu’au bout, je me suis dépassée et j’en ai dépassé !

Isabelle arrive quelques minutes après…On est ravies…on l’a fait ! ça nous parait incroyable !! et le pire…on a envie de remettre ça !





Scratch
Nom
distance
clasmt cat.
temps
arrivants
2581
CARPENTIER, Nathalie
21
213
02:23:41
2627
2606
BUCHY, Isabelle
21
218
02:28:59



Les aventuriers du bout de Drôme

Mai 2012 – 105 km – 6600 D+

par Arnaud BIHANNIC


Enfin !

Après 6 mois sans compétition, un nouveau boulot, un déménagement au Maroc, et surtout un petit Yanis né en janvier ; me voilà de retour. 
Niveau prépa, j’ai enchaîné un plan semi-marathon sans pouvoir faire de semi, puis un plan marathon sans marathon. J’ai fait quelques sorties D+ mais pour résumer j’ai la vitesse mais manque cruellement de foncier.

Au programme cette année pour commencer, Les Aventuriers du bout de Drôme : 100 km dans le Sud Vercors, à Crest, avec 6600m de D+, un départ de nuit  et des montées annoncées de 30 à 50% dont un col avec 1000m d’ascension non-stop. Une course qui pique !

Avec moi, mon infatigable Felix avec une prépa plutôt light puisqu’après un marathon de Paris en 2h46 il a « juste » fait l’Ardéchois la semaine dernière et pour se détendre lundi il est partit aux 25 bosses…no comment quand on sait que l’énergumène nous allume en séance de seuil alors qu’il a fait un 80 bornes la veille… bref un Felix avec la Grosse Patate.



Samedi 11 mai, 3h30, nuit noire, 20°, le départ est donné en mode « neutralisé » jusqu’au pied du donjon de Crest avant de lâcher les chevaux. Avec Félix la technique est simple, 100 bornes c’est très (très) long, on décide donc d’y aller tranquillement dès le début. On laisse partir les fous devant et on se met en queue de peloton sans chercher à dépasser à tout prix. Compte tenu du profil de la course, il faut essayer d’arriver frais au 65ème, là où les difficultés commencent vraiment.
Cette technique s’avère payante puisqu’on monte sereinement et notre vitesse sur le plat associée à de bonnes descentes nous font remonter petit à petit pas mal de concurrents. Ainsi, les premiers kilomètres passent rapidement le long des balcons qui surplombent la vallée du Rhône et nous pouvons admirer le lever de soleil sur les crêtes drômoises.


Km 25, un gentil panneau nous annonce la première vraie difficulté : Montagne de La Raye, 700m de D+ sur 10km - pente à 30%. Ça passe plutôt bien et après avoir atteint la Tour de Barcelone, nous montons doucement le long de la crête avec une vue à couper le souffle sur la vallée.
               

Quelques concurrents sont assis et admirent la vue. Ils sont surtout déjà bien entamés physiquement et je me demande comment ils vont finir. Il est vrai qu’avec cette chaleur, les montées à flanc de colline, sans arbre, sont très douloureuses. D’ailleurs c’est avec stupeur que je vois qu’il n’est que 10h du matin ! J’ai l’impression d’être en plein milieu de l’après-midi. Ça fait quand même 5h de course déjà.
Je suis pour l’instant assez content, malgré mon manque de prépa sur le long, je tiens la distance et surtout je sens que nous gérons très bien cette course avec Felix. On a fait le yoyo avec la 2ème féminine avant de la distancer après un passage plat-descente et on récupère petit à petit pas mal de concurrent mais en s’approchant tout doucement. Preuve d’une course bien menée jusque maintenant.

 

On se pose souvent faire quelques photos et admirer cette magnifique région. Quelques passages sont tout simplement somptueux et nous rappellent pourquoi nous aimons faire ce genre de connerie. Des paysages à couper le souffle, une course Nature avec un grand « N », où vous entendez la vie s’éveiller à l’aube, où le soleil éclaire petit à petit ces sentiers et ces chemins cachés qui vous permettent d’être spectateurs des merveilles que notre planète offre. Oui la nature j’aime ça !

Bon la nature c’est beau mais on a une course à finir nous ! On repart côté Est avec une agréable descente vers le ravitaillement de Cobonne (km 40). C’est sec avec quelques racines mais rien de méchant. Ca n’empêchera pas une bonne glissade du Nono sur le ventre, tête en haut. Un vraie merde quoi ! Pas de bobo grave mais un genou douloureux qui va m’embêter jusque la fin.

Avec Felix, une seule phrase nous revient à la bouche : « C’est plat là, on court ?! ». On se motive et relance systématique de la machine ce qui nous permet de maintenir une moyenne générale très honorable de 7km/h depuis le début de la course. Je me lâche même sur quelques portions pour accélérer…heureusement les radars en pleine forêt nous rappellent à l’ordre !

Nous passons le village de Mirabel-et-Blacons (km 50) avant d’attaquer la montée des Essarts. Ils avaient précisé lors du briefing que des anciens concurrents faisaient encore des cauchemars à propos de cette montée…comme je les comprends. Une montée TERRIBLE (500mD+ en 2km) en ligne droite avec des portions à 50%. Nous sommes quasiment à l’arrêt. Je me mets derrière Felix et fixe ses pieds. Un pas après l’autre, chaque mètre n’est que souffrance.

Pour couronner le tout, nous sommes à sec, plus une goutte d’eau dans le camel. Nous croisons un concurrent à l’arrêt et lui aussi à sec, c’est l’hécatombe ! Je suis complètement vidé, Felix me hurle dessus pour me faire avancer mais ça pique trop ! On serre les dents et on aperçoit enfin le sommet. Vite on file dans la descente pour trouver de l’eau….ahhh on a soif !

Heureusement une gentille randonneuse nous porte assistance et nous file un peu de boisson énergétique de son camel…ouf sauvés ! On peut continuer (avec grande prudence) sur cette descente bien pentue pour rejoindre ENFIN le village de Saillans (Km 65) après 10h de course environ…et pas du tout FRAIS !!

Ici, contrôle « sanitaire » obligatoire. Je commence à baisser mon short pour le toucher rectal mais on me signale qu’on ne prendra que ma tension, tant mieux ! La tension est bonne et nous profitons du ravito avec Felix pour se restaurer tranquillement et tenter de se réhydrater. 

Nous croisons Stéphane Couleau dit UltraSteph, un grand nom du trail qui a dû abandonner dès le début à cause d’une vilaine blessure. Apparemment il y a déjà pas mal d’abandon et on serait dans les 20 premiers…popopo…As usual, la résistance est notre première force avec Felix.

Je me fais interpeller par un coureur qui vient de finir la course de 65km et qui me demande si c’est bien moi qu’on voit dans une interview sur le DVD UTMB 2011. Oui oui monsieur c’était moi… « Je t’ai reconnu, elle était top ton intervention »...Ah ben ça fait plaisir ça !

On repart de Saillans avec le moral et il ne manquait qu’une bonne soupe pour que ce ravito soit parfait. Difficile cependant de se réhydrater après cet épisode. On marche un petit moment avant de pouvoir de nouveau courir…enfin trottiner plutôt.

Au loin on aperçoit les 3 becs mais avant d’y arriver il nous faut passer la montée des rochers de Cresta ; totalement en sous-bois donc très agréable même si quelques passages sont très abrupts et piquent les jambes.

KM 75 – Village des Auberts - On profite de la fontaine au pied des 3 becs pour faire le plan avant d’attaquer ce monstre de 1000 m D+ avec des portions à 40-50%. Nous partons en groupe avec Thomas de UFO et Stéphane avec qui nous jouons au yoyo depuis un moment. Je passe en tête de notre petit groupe de 4 et me mets en mode robot. Le cerveau est débranché et je mets un pied devant l’autre. Un effort silencieux et interminable de 2h. J’entends derrière moi les respirations profondes et douloureuses de mes compagnons de route. Certaines parties sont terribles, des murs de racine et de pierres à franchir. Je souffre et passe derrière, Felix me tire, me pousse pour atteindre le sommet et le rocher trouée bien nommé le « Trou de la Laveuse ».
Je suis vidé, complètement mort et il reste…30 bornes gloups !


        
Petite pause salvatrice en haut des 3 becs. Je m’assois, les genoux douloureux et essaye de m’alimenter. Il ne me reste pas grand-chose d’ailleurs. On s’arrête 10 bonnes minutes le temps de faire quelques photos, manger un peu et surtout retrouver du jus avant d’attaquer la terrible descente de « La Combe de Saou ». Une descente de 10 bornes dans une ravine surplombée des falaises des 2 côtés et bourrée de feuilles et de cailloux. Un plaisir pour les chevilles. Ça descend fort avec Thomas en tête et je m’arrache pour ne pas décrocher du groupe et atteindre le ravito du 88ème.

Je prends la première chaise qui passe pour me poser, mon genou est en feu. Les articulations souffrent et surtout je suis vidé, j’avance au mental et surtout grâce à super Felix qui a l’air très bien. Il est marqué certes mais ça avance fort, quelle puissance ! Il est le premier du groupe à relancer et prends la tête dans toutes les montées.
Par contre, nous restons en groupe. Dès qu’un coup de moins bien ou un petit bobo apparaît, on ralentit tous la cadence dans l’optique de se motiver, se relancer et finir ensemble. Cela donne une motivation supplémentaire et finalement personne n’ose ralentir le groupe, du coup ça avance fort ! On bascule de nouveau sur la vallée en passant par le Pas du Faucon, dernière grosse difficulté et dernière grosse descente qui va finir d’achever mes genoux et mes ongles ! Et merde encore !!!
On reprend même un nouveau concurrent au dernier ravito (95km) et nous voilà repartit pour les 10 dernières bornes. 2 coups de cul pour (nous) finir avant de redescendre sur Crest.


21h - La nuit commence à tomber ; on accélère, galvanisés par l’arrivée. Ma petite maman et mon beau-père sont là pour nous pousser sur les derniers mètres. Un dernier effort, un dernier souffle et nous franchissons la ligne tous ensemble main dans la main. 17h30 de course, nous sommes finisher ! 14ème ex-aequo au classement général…avec 91 partants et 42 arrivées…POPOPOPO !


L’arrivée se fait sur le podium face à une salle pleine entre les familles, les coureurs des autres courses et les premières arrivées. Une super ovation pour notre groupe Elite.
Le massage est salvateur même si je douille sévèrement sur la table des podologues obligés (encore) de me percer l’ongle avec un bel hématome sous-unguéal. Allongé, je fais un rapide bilan de ma course :

Les + :
-          Une course bien gérée avec un départ tranquille, des relances systématiques et des montées à l’économie
-          Pas de pression sur la course, on y est allé pour le plaisir et on a profité
-          Le mental, toujours là pour finir même quand il reste 30 bornes et que tous les voyants sont au rouge, les ongles en sang, les genoux en feu et déshydratés.

Les - :
-             Un manque de foncier clair qui fait que mes genoux ont trinqués
-          Un manque d’étirement selon le kiné. C’est vrai qu’avec le nouveau taf, les enfants, la nouvelle vie peu de temps pour les entrainements donc dur de caser les étirements…pas bien !
-          Des ongles pas bien préparés. Pas le temps pour les séances de podo non plus !


Nos Temps :

Contrôle
Heure Passage
Tps
Clt
Vit moy


Ourches - km 13,00
05:20:00 (12-05)
01:35:57
34
8,12 km/h

Barcelone - km 25,00
06:48:50 (12-05)
03:04:47
24
8,10 km/h

Cobonne - km 40,00
09:12:32 (12-05)
05:28:29
26
6,26 km/h

Saillans - km 65,00
13:23:56 (12-05)
09:39:53
17
5,96 km/h

Samarins - km 68,00
13:49:00 (12-05)
10:04:57
15
7,18 km/h

Arrivée
21:17:10 (12-05)
17:33:07
14
4,28 km/h

Les stat globales :
Engagés : 91
Partants : 84
Abandons : 42
Hors délai : 0
Disqualifiés : 0
Arrivés : 42
Nb en course : 0