-Qu’est ce que tu fais dimanche matin ?
-Rien…
-ça te dirait un semi ?
-bof, non c’est trop court…
-ah,…un marathon alors ?
-tu es fou ? un marathon ? mais c’est trop
long !
-… bon…et un trente bornes? ça tombe bien il y en a un à
Saint Paer…
Les 30 bornes de Saint Paer.
« Les 30 bornes de Saint Paer », est une course
sur route au format inhabituel, hors du temps, c’est un retour aux sources du
running.
Saint Paer, village de Seine Maritime perché sur le plateau
du pays de Caux à 4km de Duclair.
Connu pour sa mairie, son église, son manoir, et son
bar-tabac-épicerie-boulangerie-charcuterie, Mais surtout pour ses 30 bornes.
Ah qu’il fait bon participer à ces courses de province, ces
courses où le prix du dossard ramené au kilomètre coûte moins de cinquante
centimes, où le speaker fait des tests
sono en direct « un…deux..un..deux..est-ce que ça marche ? », où
les concurrents passionnés n’ont pas succombé aux sirènes du marketing , où
l’organisation et les bénévoles sont aux petits soins pour les coureurs, où les
meneurs d’allure ont une pancarte en bois, où le chronométrage se fait sans
puce, où rusticité rime avec authenticité !
Un retour aux sources
Les 30 Bornes de Saint Paer, c’est une course locale pendant
laquelle le village sort de sa torpeur hivernale pour accueillir les 260 partants (210 en individuel, 50 en relais) le temps d’une matinée neigeuse et
venteuse.
Nous voici donc ce dimanche 24 février 8h45 du matin dans le
gynmase-bureau de vote-maison des associations-salle des fêtes de Saint Paer
avec mon ami Benoit Blondel à venir chercher nos dossards.
Sac concurrent en main, nous partons à la découverte du
bourg et nous entrons dans le bar-tabac-épicerie-boulangerie-charcuterie pour
nous mettre au chaud et commander deux cafés.
9h20 c’est l’heure de s’échauffer, C’est peut-être un 30
bornes mais ça va partir vite, il faut mettre en route la machine par ce temps
frigorifique (-2°)…
9h57 nous voici juste sur la ligne de départ…un sas par
temps ? pourquoi faire ?
10h00 pas de coup de feu, mais tout le monde a compris que
c’était parti.
Mon père Ben file déjà devant moi à 16km/h à l’heure avec
moins de 2h pour objectif, je me cale à 14km/h ne sachant pas trop comment je
vais gérer cette course.
3 boucles de 10km, des faux-plat, du vent sur le plateau,
personne sur le parcours, on va travailler le mental aujourd’hui…
Le premier tour se fera au feeling, avec dans l’idée d’en
garder pour la suite, plus qu’un semi mais moins qu’un marathon il faut envoyer
sans se brûler…exercice de style auquel je me frotte pour la première fois.
Je termine le premier tour en compagnie d’un
« relais », hummm la PPG du
lundi porte ses fruits…je vais aussi vite et suis en meilleur état qu’un gars
qui fait « juste » 10 bornes…
Le deuxieme tour arrive, les seconds relayeurs partent en
trombe… bien trop vite pour certains que j’irais rechercher 5km plus loin…la
PPG ça paie vraiment, quand je sens que ma foulée s’écrase je repense aux
conseils du coach « serrez les fesses, rentrez le nombril, agrandissez-vous »…
Vient enfin le 3e et dernier tour, plus que 10km,
le compte à rebours commence…j’entends un gars qui râle dans mon dos,
un coup d’œil rapide, le gars a l’air trop mal pour être un relais…en gros je
suis chassé…aarghh…la partie de bras de fer commence, je ne l’ai pas vu venir
celui là.
12h00 Ben franchit la ligne, il est 11e en 2h00
pile, j’arriverai 7 min plus tard J,
20e au scratch.
12h30 retour au bar-tabac-épicerie-boulangerie-charcuterie
du village pour se boire une « Coq Hardi », la pression à 2€20, moins
chère que le Coca ! Authentique que j'vous dis !