dimanche 2 octobre 2016

Le Marathon de Berlin 2016, récit de Sébastien Fresse


En m’inscrivant au Marathon de Berlin, je cherchais :

  • Un marathon faisant partie du « World Marathon Majors », compétition regroupant six marathons majeurs dans le monde, avec Londres, NYC, Boston, Chicago, Tokyo et donc Berlin.
  • Un marathon « roulant », urbain, propice à la performance. Sur ce point, Berlin est le « must » avec les six derniers records du monde de la discipline qui ont été battus sur ce tracé.
  • Une ville permettant de réaliser du tourisme avant la course. Berlin est une capitale Européenne remplie d’histoire, avec le mélange de l’Est et de l’Ouest.

Après 3 jours à visiter la ville et plus de 40Km à piétiner dans les grandes avenues et musées de Berlin, j’avais hâte d’en découdre avec moi-même.

Réveil à 06H le dimanche, première fois avant un marathon que j’arrive à dormir correctement (il a fallu du temps, c’est mon 11ième marathon), pour prendre mon petit déjeuner 3 heures avant le départ.

07H, je quitte l’hôtel situé à 4Km de la ligne de départ. Les rues de Berlin sont quasiment désertes, au fur et à mesure que j’approche, je rencontre de plus en plus de coureurs. Nous sommes quand même 40 000 participants au départ ! L’émotion et l’adrénaline commencent à monter, c’est pour des moments comme ça que je cours et que j’ai toujours cette motivation, malgré les douleurs du matin, au moment de réaliser mes premiers pas.

09H, je rentre dans mon SAS, 15 minutes avant le départ. L’émotion continue de monter, avec la présentation des coureurs élites. La course à pied est bien un des rares sports où professionnels et amateurs peuvent s’affronter. Avant le coup de sifflet, je n’étais qu’à quelques mètres de Kenenisa Bekele, grand champion et futur vainqueur de l’épreuve en 2H03’03’’, deuxième meilleure performance de tous les temps.

 
Je vérifie les derniers détails (triple nœuds à mes chaussures, ordre de mes gels, positionnement de ma ceinture porte gels…) et je valide définitivement mon plan de course suite à mes sensations lors de l’échauffement (faire moins de 2h40’55’’, mon précédent record).
Au coup de pistolet, je vois déjà s’éloigner à une vitesse folle les premiers, à plus de 20Km/h. Je me cale sur ma vitesse de croisière (plus de 16Km/h quand même J) et cherche dans quel groupe je vais faire un bon bout de chemin.  Je me concentre sur ma respiration, ma posture (tête bien droite, le regard lointain) et sur ce qui est déterminant pour les derniers kilomètres : l’hydratation durant les différents ravitaillements.
Les kilomètres passent sans que je m’occupe de mes temps de passage au 5Km, 10Km et 20Km. Je passe au semi en 1h17’35’’, soit 50’’ de plus que mon record sur semi. A ce moment, je me dis « waouh » soit je vais le payer au 30ième Km en me prenant le mur de plein fouet, soit ça passe et je bats mon record.

  

 
Le temps passe avec les kilomètres qui défilent mais aussi avec le niveau de fatigue musculaire qui augmente.
Habituellement embêté par des crampes aux mollets vers le 35Km, cette fois rien à signaler, juste une petite alerte au dernier virage avant la ligne droite de l’arrivée.
Quelle surprise en voyant de loin le temps affiché sur le chronomètre officiel au-dessus de l’arrivée !
Je savoure cette dernière ligne droite avec les encouragements de la foule massée sur les derniers mètres.
Je franchis la mythique porte de Brandebourg, quelques centaines de mètres avant l’arrivée.
Je finis ce marathon en 2h37’35’’ (206ième position), record battu !!! J’ai certes les jambes lourdes mais je finis dans un niveau de fraicheur inhabituel. Je me dis que tous les sacrifices durant l’été et la souffrance des séances d’entrainement durant ces 10 dernières semaines de préparation sont récompensés.
 





 

Après quelques accolades avec d’autres coureurs ravis d’en avoir fini, les ravitaillements habituels de fin de course, je découvre que je suis bien en Allemagne et plus particulièrement à la fête de la bière. Je me laisse alors tenter par une pinte bien fraiche et trinque volontiers avec d’autres finishers.
Ce marathon est vraiment une référence en termes d’organisation, de public (un million de spectateurs le long du parcours) et d’ambiance (plus de 70 orchestres).