jeudi 8 septembre 2011

Ch'Triman226 - 28/08/2011 par Seb


Je suis un homme de fer… 
Enfin bon, là je suis plutôt un homme de papier mâché…car à l’heure à laquelle j’écris ces lignes, moins de 48H après le franchissement de la ligne d’arrivée, je profite du deuxième effet triathlon : les marathoniens connaissent bien le premier : les quadriceps en feu après avoir bouclé les 42km195m de la discipline, mais après 180km de vélo supplémentaires, ce sont également les mollets qui hurlent au scandale ! 

Mais peu importe, c’est aussi cela le plaisir de la compétition : pendant on se bat, on en bave, et on va chercher en soi les ressources nécessaires pour aller au bout. A l’arrivée le bonheur et la fierté déferlent et pendant les trois jours qui suivent ton corps te remercie à chaque marche d’escalier descendue de l’avoir emmené aussi loin… encore plus loin. 

Trêve de complaintes, un homme de fer ça n’a jamais mal, en tout cas c’est ce qu’ils écrivent dans la brochure promotionnelle! Comment ? « homme de fer » ça ne sonne pas ça fait genre série has been des seventies?, ouais t’as raison … ironman ça claque vachement plus! 

Je suis un ironman ! et je ne me lasse pas de me le répêter le matin devant la glace en me rasant, après le tradionnel « t’es un winner Bertier » bien évidemment. Car oui madame, oui monsieur, je l’ai fait à Cambrai, dans le Nord (din ch’nord comme in dit là-bas) ! 

Oui madame les 3,8km de natation dans un canal à l’eau aussi claire qu’un coca-cola® glacé, les bulles en moins… oui monsieur j’ai enchaîné sur 180km de vélo sur route vallonnée et avec un vent de trois-quart face à décorner un bœuf… oui madame j’ai trouvé plaisir dans le marathon…, Non Monsieur il n’y avait pas de Maroilles au ravitaillement…Ah non Madame c’étaient bien des ravitaillements, pas des buvettes…Oui messieurs-dames, j’ai fait ces fameux 226km de la distance reine du triathlon longue distance. 

"Vas-y biloute !" 

Ce qui est bien avec les Ch’tis (le film) c’est que désormais quand on parle ch’ti (le dialecte) les gens comprennent. Je ne vous refais donc pas les « che », les « que » ,vous maîtrisez. Alors je vous résume la course en ch’ti (pour ceux qui auraient du mal à comprendre, il faut lire à haute voix et en s’écoutant parler ça vient tout seul). 

Ché runneurs ed’l’A.S. y avot’ mis el pression chu mi pur que j’fasse eun « ironman » comme y diz. J’éto nin caud au début, mais com’ in s’tire la bourre a ch’club d’SFR j’a dit « banco, ch’sus bin intréné depuis l’début d’année, eu’j’vas l’faire ». Pis comme ch’sus d’Cimbré din ch’nord ch’éto incor’miu, vu qu’y a ch’triman fin aout, j’iro voir eu’l’famille, cha leur f’ra plaisir par l’même occasion.* 

Bon j’arrête, c’est aussi compliqué à écrire qu’à prononcer, mais pour ceux qui veulent le récit en patois je le fais en off autour d’eun bon’biere. 
Me voilà donc à Cambrai pour le Ch’Triman : départ 7h dans l’eau du canal, juste fraîche comme il faut: un peu, mais pas trop, parti pour 1h07 de natation avec distribution de tatanes (et encaissement de torgnoles) pendant les 500 premiers mètres, le temps que la masse s’étire et que chacun prenne son rythme. 

Sortie de l’eau, titubage obligatoire le temps de le sang se remette à circuler dans les jambes, transition dans le parc à vélo : je vire la combi, j’enfile le casque et les gaudasses c’est parti pour 6h de vélo endiablés. Dans les derniers 50 km je me retrouve à me tirer la bourre avec la première féminine, elle me gratte dans les montées (diable ! elle a du cuisseau la bougresse, attention cette expression n’a rien de péjoratif ni de dégradant, c’est juste un terme technique qui veut dire : elle a de la puissance la championne) , je la double dans les descentes et sur le plat, on papote, on s’encourage, le tri c’est bon enfant, surtout sur des distances pareilles on a vite fait de sympathiser avec ses compagnons de souffrance. 



Vélo terminé, retour au parc : chaussage des runnings et c’est parti pour un petit marathon de rien de 42,195km en 4 boucles de 10,55 km qui finalement passent vite (3h54) : le parcours est varié et agréable, y’a plein de gens avec des canettes à la main qui crient « Vas-y biloute ! Saque’n’din !»**, « Hey ti’zot’ ed chez SFR, commin qu’in fait pour avoir in’iphone quat’ ? »***, « vin diu, mi ch’sauro nin faire cha, déjà qu’pour aller à Lidl quer ché canettes j’a du mal à arquer avec eum’n’arthrite »****…Bref une foule en liesse et chaleureuse qui salue l’effort et la performance des triathlètes. Et surtout des bénévoles impliqués et dévoués qui ont toujours un mot d’encouragement pour chacun et dont on ne saluera jamais assez le rôle majeur dans l’organisation des courses. 

En conclusion ce fut réellement une très belle expérience, riche en émotions et en sensations comme à chaque fois d’ailleurs. Et voilà encore une aventure qui se termine bien dans la happy family des runners SFR ! 





Ah oui, J’allais oublier : le mur sur le marathon…je ne sais pas qui a eu l’idée de le déplacer au 16eme km…mais c’est franchement pas malin, le mur c’est au 30eme ... c'est comme ça c'est la règle bon sang ! S’il y’en a qui s’amusent à le bouger n’importe où ça va vite devenir n’importe quoi…. 


*Mes amis de l’AS m’avaient mis la pression pour que je fasse un ironman. Au début je n’étais pas très chaud mais l’esprit de compétition nous animant et étant bien entrainé j’ai dit banco ! Et puis étant natif de Cambrai et le Ch’triman y étant organisé fin aout, j’en profiterai pour passer voir la famille. 

**Vas-y mon ami! tape dedans ! 

***S’il vous plait ? vous êtes de chez SFR ? comment faire avoir un iphone 4 ? 

****Diable, quel courage ils ont, je ne saurai jamais faire un exploit, déjà que j’ai du mal à marcher jusqu’à l’épicerie la plus proche pour acheter ce nectar de houblon que l’on appelle communément bière à cause de mon arthrite.

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