Préambule :
J’entends déjà les commentaires :
« Encore un article de la section running ! Encore une épreuve dantesque, un truc de fou avec de la sueur et des cailloux, des muscles saillants et des efforts violents, sur la lutte allégorique du coureur de fond à la recherche de son moi le plus profond …
Non ! Nous formons un groupe hétérogène et, je cite le président (de la section), « Nous souhaitons convier au sein de cette section tous ceux qui aiment courir sans distinction de niveau, des coureurs du dimanche jusqu'aux mordus de l'asphalte, triathlètes et autres adeptes du trail de montagne. Ajoutons avec plaisir ceux qui souhaitent tout simplement rester en forme, s'arrêter de fumer ou bien encore perdre un peu de poids… ».
Et maintenant la course, l’Origole !
L’origole 2010 a eu lieu dans la nuit du 4 au 5 décembre dernier. Selon les coureurs elle est source de rêves ou de cauchemars, pour le charme et la variété des paysages traversés d’une part et pour les difficultés du tracé et des conditions.
Le parcours de l’ORIGOLE est basé sur la fleur du logo du Téléthon et comprend donc plusieurs boucles nature qui partent et reviennent en un point central au Perray en Yvelines.
C'est un parcours dans le Massif forestier de Rambouillet avec 92% de sentiers, avec traversées de rigoles, des Etangs et bien sur du domaine des biches, cerfs, sangliers, lièvres… La course passe notamment par le Château des Mesnuls et fait le tour de l’Abbaye des Vaux de Cernay.
Pour la difficulté …, la course nocturne d’une distance de 76 km offre un dénivelé positif de 2000 m et des chemins enneigés qui ressemblent souvent à des rizières ; le tout sous une température de saison.Les acteurs :
Sébastien, Jean-Félix et moi tentons l’aventure. Arrivés un peu avant 22H nous prenons nos marques dans le gymnase du Perray en Yvelines transformé en camp retranché pour trailers. Chacun est absorbé par les préparatifs de dernière minute : remplir le camelback, vérifier la lampe frontale, la répartition des réserves de nourriture.
Petit briefing sur le tracé, le balisage réfléchissant et les chemins glissants
A 23H le départ est donné sur la place de la mairie et c’est une cohorte de 200 loupiotes qui s’élancent dans la nuit. Jean-Félix rejoint le groupe de tête, … nous ne le reverrons qu’à l’arrivée !
La ballade est sympathique ! Bien couverts le froid relatif est agréable, les chemins enneigés sont praticables et après une dizaine de km nous débouchons sur le château des Mesnuls.
C’est ensuite un parcours un peu vallonné dont les lacets scintillent au rythme de l’avancée des coureurs, et les premières glissades dans les descentes. Tout en discutant nous trottons gentiment pour rejoindre le gymnase. Les jambes sont tout de même un peu lourdes. Il est 2H30
C’est ensuite un parcours un peu vallonné dont les lacets scintillent au rythme de l’avancée des coureurs, et les premières glissades dans les descentes. Tout en discutant nous trottons gentiment pour rejoindre le gymnase. Les jambes sont tout de même un peu lourdes. Il est 2H30
Arrivés au point de ravitaillement nous ne nous laissons pas griser par la douce chaleur de l’endroit et filons une fois ravitaillés en eau et nourriture.
2 La boucle du Coupe Gorge 22,5 km 270 m D+…
Sur le papier pas de difficulté majeure : peu de distance et de dénivelé. C’est compter sans la fatigue qui commence à s’installer et le terrain lourd. Le chemin détrempé sillonne en forêt de Rambouillet et l’on peine à retrouver le rythme gaillard du début tant est grande l’impression de courir dans un labyrinthe de boue jalonné de fossés. Nous rencontrons un concurrent esseulé et compagnon de mauvaise fortune nous nous relayons pour rallier le gymnase pour la seconde fois.
Le moral a pris une grosse claque, il est 5H20.
Nous prenons là un peu plus de temps pour rassembler nos forces puis quittons pour la troisième fois le gymnase vers la nuit froide. Au bout d’une centaine de mètres Sébastien, saisi de tremblements, est obligé de retourner au gymnase. Le froid, la fatigue et les 50 km déjà parcourus auront eu raison de lui. Chaque année c’est ainsi plus de la moitié des coureurs qui ne peuvent terminer cette course exigeante, moteur cassé …
A part l’envie d’en finir les sources de motivation sont plutôt minces à cet instant. Il fait froid, nuit et nous sommes fatigués et plus très nombreux, les quelques 200 participants sont éparpillés dans la nature et certains ont choisi de rester au chaud au Perray. Et puis miracle, après quelques km je rallie un petit groupe et en discutant l’envie revient et nous rejoignons à bon rythme les vaux de Cernay. Là l’organisation s’en est donné à cœur joie en traçant le chemin en dépit des courbes de niveau et en ajoutant même quelques surprises : baignoires de boue, ponts improvisés, troncs à enjamber ou à éviter ….
Donc quelques heures de montagnes russes où nous alternons course et marche au gré de la pente et de notre forme. Le jour finit par se lever découvrant au cœur du relief accidenté l’abbaye des Vaux de Cernay. C’est vrai que c’est beau mais mon dieu que c’est dur, … Elle finit quand cette forêt ? je veux retrouver le bitume !
Dernier point de contrôle on nous annonce encore 3 à 4 km qui chahutent avant 6 km de plat. Ce ne sont pas les km de course à pied les plus glorieux de ma carrière, on est assez loin des chariots de feu. J’avance péniblement dans les montées, me laisse glisser dans les descentes, et tente une avancée à pas cadencé sur les derniers kilomètres de plat.
Oh ce bonheur de croiser une route, de voir des maisons, puis un organisateur qui m’annonce qu’il ne reste plus que quelques centaines de mètres ! Je cours pousse la porte du gymnase un peu avant 10h et salue la foule en délire. Une vingtaine de personnes qui m’accueillent et me congratulent et notamment Jean-Félix qui est là depuis près de deux heures et a réussi à accrocher le podium …
Une heure après douché, nourri, réchauffé je pars affronter la seconde épreuve de la journée l’Ecopark de willi !
La question doit venir aux lèvres de certains d’entre vous. Quelle idée d’aller courir dans les bois pendant 76 km et qui plus est de nuit ! La réponse la plus évidente est le plaisir, celui de relever un défi, de se dépasser, de mettre en pratique stratégie et préparation physique fourbies depuis plusieurs semaines et enfin de partager ce plaisir au sein d’une communauté fort sympathique, celle des coureurs à pied. Alors « Join the team ».
Nom | Km | Place | Temps | Vitesse moy |
Jean-Félix Chevassu | 76 | 4 | 08:46:00 | |
Jean-François Magne | 76 | 35 | 10:59:00 | |
Sébastien Trublin | 50 |
Ca envoie du gros.... pour cette course....mythique pour les intimes. :)
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