par Olivier CLERC
J-2 : La rumeur se confirme, la décision est
tombée : cette année, le triathlon de Belfort sera un duathlon. En effet
les conditions météos hivernales des deniers jours de mai ne permettent pas aux
organisateurs d’assurer la partie natation. Exit donc la baignade dans une eau
trop froide, le parcours commencera par 10 km de course à pied suivi de 87km en
vélo (inclus le ballon d’alsace) puis 20 km de course à pied
J-1 : arrivé sur le site (presqu’ile du Malsaucy). C‘est
marrant je connais bien le site pour avoir assisté plusieurs fois au festival
de musique les Eurockéennes il a plusieurs années. Exit les Jimmy Page, Bill
gibbons ou Tom Morello et bière à volonté. C’est plutôt malto , Cervélo,
cannondale ou canyon et bonhomme (mesdames aussi d’ailleurs) plus qu’affutés.
Il faut dire qu’on est la veille du championnat du monde ITU de la discipline
et certaines délégations internationales sont venues en nombre. Américain,
japonais, Australien… 32 nations en tout
1er juin. Jour J. malgré les tapis déployés dans le parc à
vélo, la zone de transition deviendra rapidement un vaste champs de boue digne
des meilleurs cross hivernaux. Le plafond est bas , la température dépasse à
peine 10° en plaine, et les derniers contestataires de la suppression de la
partie natation se font discret. les délégations étrangères mettent l’ambiance.
Les départ vont se faire par vague suivant les élites, handisport, groupe
d’âge….
Je regarde partir les élites en attendant mon tour. Les gars sont plutôt
prudent pour ce premier 10 km. J’en fait de même. La température fraîche est
plutôt agréable pour courir, les inquiétudes se portent principalement sur la
partie vélo et la montée du ballon d’Alsace. Après 10 km en petite foulée ,
commence donc la partie vélo.
Mauvaise surprise en ce qui me concerne (certain
pro raconteront après course qu’ils ont rencontré le même problème), dès les
premiers km en vélo je suis pris de crampe. Le début est roulant et je ne peux
malheureusement pas emmener la plaque. Manque d’hydratation ?, froid
ambiant ?, enchainement course à pied-vélo (une nouveauté pour moi) mal
négocié ? ou plus surement un entrainement un peu trop léger pour emmener
‘gros’ dès le départ.
Bref, je fais donc tourner les jambes avec une moyenne en
dessous des objectifs souhaités. Il y a du monde sur la route (aucune voiture
mais plutôt des cyclistes) et il est parfois gênant de doubler car les Anglo-saxons ont tendance à rouler au milieu ( l’habitude de rouler à
gauche J).
Tant bien que mal,
j’arrive au pied du ballon. Au final la monté se passera bien et sera le
meilleur moment de la partie vélo. Il est difficile d’admirer le paysage car
plus on monte , plus le brouillard de densifie. Arrivé au sommet, je ne
vois à peine le cycliste devant moi (c’est-à-dire à même pas 10 mètres) la
température doit être dans les 5 degrés.
A présent il faut rester lucide en
descente : sol humide, froid, manque de visibilité. Plusieurs chutes ou
hypothermie occupent activement ambulanciers et bénévoles. Je me retrouve sain
et sauf « en bas » pour finir les derniers kilomètres (avec de
nouveau des crampes) vers le parc de transition.
Après une transition les pied dans la boue (nos vélo route
ont des airs de VTT tellement leurs roues sont salles), dernière épreuve avec
20km de course à pied. Ce footing détend les jambes et les crampes s’éloignent.
Une grosse cote à négocier deux fois permet de me rassurer sur mon état de
forme sur cette fin de course. Puis la ligne d’arrivée se rapproche et la
marseillaise retenti. Non pas pour annoncer l’arrivée du modeste concurrent que
je suis mais plutôt honorer la médaille d’or du vainqueur français du jour
(Bertrand Billard) . Champion du Monde !
Et voilà, c’est fini. Vite il faut s’habiller pour ne pas
prendre froid et filer à la tente pour recharger les batteries grâce aux
spécialités locales. Drôle de course quand même au vue des conditions météo. Le
circuit vélo doit être magnifique quand le soleil brille… ce sera le cas le
lendemain…
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